Covid-19 : plans d’aide des bailleurs de fonds

Index des plans d'aide économique des bailleurs de fonds
 GROUPE BANQUE MONDIALE

Groupe Banque Mondiale : le programme de financement accéléré du groupe Banque mondiale de la lutte contre le Covid-19 permettra de décaisser un premier montant de 14  milliards de dollars, répartis comme suit : 2,7  milliards de dollars proviendront de la  BIRD, 1,3  milliard de l’IDA  et 8  milliards de l’IFC (dont 2  milliards issus d’instruments commerciaux existants), tandis que 2 milliards de dollars seront réaffectés à partir du portefeuille existant du Groupe. Le programme comprendra également des services de conseil et une assistance technique s’appuyant sur l’expertise mondiale et les connaissances de l’institution spécifiques aux pays.

IFC : la  Société financière internationale (IFC),  l’institution du Groupe de la Banque mondiale, chargée des opérations avec le secteur privé, portera son offre de financements à 8  milliards de dollars afin de soutenir les entreprises et leurs salariés face à la baisse de l’activité économique causée par la propagation du Covid-19. Elle collaborera avec les entreprises en vue de minimiser les conséquences économiques de la pandémie, soutenir les chaînes d’approvisionnement et limiter les risques de détérioration.

Dans le cadre de cette aide initiale, l’IFC s’attachera à :

  • mobiliser jusqu’à 2  milliards de dollars dans le cadre de ses financements pour le commerce existants,  afin d’appuyer la disponibilité de biens, d’équipements et de fournitures essentiels dans les marchés émergents ;
  • faire approuver la création d’un mécanisme mondial de financement des fonds de roulement de 2  milliards de dollars  à l’intention d’institutions financières et clients existants ;
  • obtenir une délégation auprès du Conseil d’administration pour la création d’un mécanisme de riposte aux crises du secteur réel doté de 2 milliards de dollars  et destiné à ses clients directement touchés par le Covid-19. Ce dispositif fournira des prêts à moyen ou long terme qui pourront servir à :
  1. augmenter les capacités, en particulier dans des secteurs stratégiques comme les équipements médicaux et les produits pharmaceutiques ;
  2. réduire les pressions sur les liquidités en augmentant les fonds de roulement ;
  3. couvrir les coûts induits par des projets retardés ;
  4. diversifier les chaînes d’approvisionnement ou délocaliser des opérations situées dans des zones touchées par l’épidémie.
  • Un nouveau volet lancé à la demande des pays et approuvé le 17 mars : 2 milliards de dollars provenant du Programme de liquidité pour le commerce mondial et du Programme de financement des produits de base essentiels, qui offrent tous deux un soutien aux banques locales en matière de partage des risques afin qu’elles puissent continuer à financer des entreprises sur les marchés émergents.

 

 ADB – Banque Asiatique de Développement

Reconnaissant l’urgence de la pandémie mondiale de coronavirus, la Banque asiatique de développement (BAD) vient d’annoncer une enveloppe de 20 milliards de dollars pour répondre aux besoins immédiats de ses pays membres en développement dans leur lutte contre la pandémie du nouveau coronavirus (COVID-19).

Grâce à cette enveloppe, la BAD aide ses pays membres en développement à acheter du matériel médicalLa liste de l’OMS des fournitures essentielles comprend les fournitures demandées. La priorité est l’achat de ventilateurs et d’équipements connexes, mais l’équipement de protection du personnel (EPI) et les consommables médicaux sont également nécessaires de toute urgence.

La BAD dispose de plusieurs instruments financiers pour aider ses pays membres à acheter l’équipement médical, y compris des garanties.

Les achats sont effectués par l’intermédiaire de l’OMS ou des agences des Nations unies (principalement l’UNOPS et l’UNICEF) directement auprès des fournisseurs et par le biais d’accords existants. La BAD peut également effectuer des transactions d’achat directement avec les fournisseurs, en fonction de l’exigence et de l’urgence du besoin.

Toute entreprise ou organisation qui souhaite envoyer des fournitures doit remplir le formulaire ci-contre.

Les contributions seront automatiquement transmises à la BAD, qui pourra alors prendre contact directement avec les porteurs de projets pour discuter plus en détail des offres de produits.

 

La BAD mobilisera également environ 1 milliard de dollars de ressources concessionnelles grâce à des réaffectations de projets en cours et à l’évaluation des besoins éventuels en cas d’urgence. Elle mettra à disposition 40 millions de dollars en assistance technique et en subventions à décaissement rapide.

 

 BEI – Banque Européenne d’Investissements

Le Groupe BEI a proposé un plan qui permettra de mobiliser jusqu’à 40 milliards d’euros de financements. À cette fin, des prêts-relais seront mis en place, ainsi que des suspensions de remboursement de crédits et d’autres mesures destinées à alléger les contraintes en matière de liquidité et de fonds de roulement pour les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Le Groupe BEI – et notamment le Fonds européen d’investissement (FEI), qui est spécialisé dans le soutien aux PME – travaillera avec des intermédiaires financiers dans les États membres et en partenariat avec des banques nationales de promotion économique.

Le dispositif de financement proposé comprend les éléments suivants :

  • des programmes de garantie spécifiques pour les banques s’appuyant sur des programmes existants pour permettre un déploiement immédiat, mobilisant jusqu’à 20 milliards d’euros de financements ;
  • des lignes de liquidités spécifiques pour les banques, destinées à soutenir davantage les fonds de roulement des PME et des ETI, représentant 10 milliards d’euros ;
  • des programmes spécifiques d’acquisition de titres adossés à des actifs pour permettre aux banques de transférer le risque sur des portefeuilles de prêts destinés à des PME, avec à la clé la mobilisation de 10 milliards d’EUR supplémentaires.

Toutes ces mesures peuvent être mises en œuvre rapidement afin d’atténuer le manque de liquidités, et elles le seront, autant que possible, en partenariat avec des banques nationales de promotion économique.

 

 BERD – Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement

Les actionnaires de la BERD ont approuvé un plan qui, dans un premier temps, fournira jusqu’à 1 milliard d’euros aux clients en difficulté temporaire. (Les propositions ont été approuvées le 13 mars.)

Ce « resilience framework » durera aussi longtemps qu’il sera nécessaire. Différents moyens sont mobilisés :

  • Expansion du trade finance et, le cas échéant, financement à court terme (jusqu’à 2 ans) par le biais des institutions financières, notamment en faveur des PME;
  • Facilités de fonds de roulement à court terme (jusqu’à 2 ans) pour les entreprises et les développeurs d’énergie ;
  • Pour les clients municipaux sous-souverains, l’énergie et les infrastructures : restructuration du bilan et soutien de liquidité à court terme ;
  • La BERD adopte une «vision habilitante» pour le rééchelonnement des échéances de remboursement, des garanties, des taux d’intérêt et des frais ajustés des prêts existants ;
  • La BERD exploite sa capacité de décaisser en monnaie locale, y compris la conversion éventuelle des facilités existantes en monnaie locale.
  • Soutien aux PME pour fournir des conseils critiques – et en particulier aux PME dirigées par des femmes – sur la trésorerie, la liquidité et la gestion des crises.

 

 BID – Banque Interaméricaine de Développement

La Banque interaméricaine de développement prête à affecter rapidement 2 milliards de dollars aux efforts visant à contenir la pandémie du covid-19 et à renforcer les services de santé.

La Banque Interaméricaine de Développement participe activement aux efforts coordonnés de lutte contre l’épidémie de COVID-19 avec les pays membres et d’autres institutions internationales, et est prête à aider les pays d’Amérique latine et des Caraïbes à faire face aux défis posés par la pandémie.
La BID dispose de ressources pouvant atteindre 2 milliards de dollars qui peuvent être programmées pour les pays demandant un soutien pour la surveillance des maladies, les tests et les services de santé publique. La Banque peut également travailler avec les pays qui ont des soldes de prêts non décaissés afin de réorienter les ressources vers les efforts de réponse à la pandémie.

En outre, la BID étudie les conséquences économiques de la pandémie dans ses pays membres et envisage des alternatives pour fournir des ressources afin de les aider à surmonter les effets à moyen et long terme.

Sous la direction technique de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Organisation panaméricaine de la santé, la BID continuera à coordonner son action avec celle de ses pays membres et d’autres institutions multilatérales afin de garantir une réponse adéquate à la pandémie.

 

 FMI – Fonds Monétaire International 

Le FMI se tient prêt à venir en aide à ses pays membres. Par le biais de ses mécanismes de financement d’urgence à décaissement rapide, le FMI met environ 50 milliards de dollars à disposition des pays à faible revenu et des pays émergents pour répondre à leurs éventuels besoins. Sur cette somme, 10 milliards de dollars seront disponibles à taux zéro pour les pays membres les plus pauvres, au moyen de la facilité de crédit rapide.

 

Beaucoup de pays membres sont en danger, notamment les pays disposant de systèmes sanitaires fragiles ou de marges de manœuvre restreintes, les exportateurs de produits de base exposés aux chocs sur les termes de l’échange, et d’autres pays étant particulièrement vulnérables aux effets de contagion.

 

Le FMI a des ressources à disposition de ses pays membres :

  • Sa capacité de prêt globale s’élève à environ 1.000 milliards de dollars.
  • Pour les pays à faible revenu, le FMI dispose de financements d’urgence à décaissement rapide à hauteur de 10 milliards de dollars (50 % de la quote-part des pays membres admissibles) auxquels ils peuvent accéder sans avoir un programme à part entière avec le FMI.
  • Les autres pays membres peuvent bénéficier d’un financement d’urgence par le biais de l’instrument de financement rapide. Ce mécanisme pourrait fournir environ 40 milliards de dollars aux pays émergents qui solliciteraient son aide financière.
  • Il y a également le fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes, grâce auquel les pays admissibles peuvent obtenir des dons qui leur permettent d’alléger le service de leur dette envers le FMI arrivant à échéance. Ce fonds s’est avéré efficace en 2014 durant l’épidémie de maladie à virus Ébola, mais il est actuellement sous-financé : à peine plus de 200 millions de dollars sont disponibles alors que les besoins pourraient dépasser 1 milliard de dollars. Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI, a appelé les pays membres à veiller à ce que ce mécanisme soit pleinement reconstitué et soit prêt pour la crise actuelle.

 

 

 

 AFD

La France lance, via l’AFD, l’initiative « COVID-19 – santé en commun » pour soutenir les pays d’Afrique.

 

L’Agence française de développement (AFD) annonce le lancement de l’Initiative « Covid-19 – Santé en commun » de 1,2 milliard d’euros d’ici à l’été 2020 en réponse à la crise sanitaire mondiale engendrée par la pandémie liée au virus Covid-19. Ce dispositif, complémentaire des actions des bailleurs de fonds multilatéraux et européens, cible en priorité le continent africain.

L’initiative « Covid-19 – Santé en commun » constitue une première réponse face à la crise sanitaire et à ses conséquences économiques et sociales immédiates. Elle comprend plusieurs leviers d’actions :

  • 150 millions d’euros sous forme de dons
  • 1 milliard d’euros sous forme de prêts afin de répondre aux enjeux de court terme des pays ou des banques publiques de développement partenaires de l’AFD.

Des modalités adaptées sont prévues pour accélérer la mise à disposition des fonds.

L’objectif de ce plan d’actions porté par l’AFD est de répondre immédiatement aux enjeux sanitaires de court terme mais aussi de commencer à préparer l’après crise.

Les principaux pays bénéficiaires de cette initiative seront les 19 pays prioritaires de l’aide française en Afrique, dans les bassins océaniques (Madagascar, Comores, Haïti) ainsi qu’au Proche Orient.

Les principaux axes d’intervention de ce dispositif seront les suivants :

  • le renforcement des réseaux régionaux de surveillance épidémiologiques
  • des contributions aux plans nationaux de réponse au Covid-19 des pays africains
  • des appuis aux principaux acteurs français de la réponse au Covid-19 (ONG, fondations, réseaux, organismes de recherche, etc.)
  • des appuis budgétaires pour le renforcement des systèmes de santé.